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Ma tendre et douce Maman,
Si tu savais comme je t'aime.
Ce soir, je vais voir ma copine Grâce qui vient d'accoucher.
Je suis mal, si mal. Demain 11h00, j'ai les clefs de mon appartement.
Ma douce Maman, je me souviens d'un soir ou je t'ai surprise en train de pleurer dans ton lit. Tu venais de commencer ta nouvelle chimio orale, le xeloda. Tu m'as juré que tu ne pleurais pas et que tu allais bien.
Mais devant mon insistance tu m'as avoué que tu étais anxieuse parce que tu n'avais pas les effets secondaires de la chimio. Comme je ne comprenais pas, tu m'as dit que si tu n'avais pas les mauvais effets peut être que tu n'aurais pas les bons.....Ce soir là, je n'ai pas supporté de te voir si triste. J'ai pleuré.
Ma Maman adorée, quelques semaines après tu as eu les effets secondaires même très sévères de cette chimio et pourtant elle n'a pas marché... Quel désastre. Quelle merde. Quel désespoir. Tes pieds, tes mains, tes gencives sont devenus des plaies, tu ne pouvais plus marcher et manger. Mon angoisse était au maximum. je te suppliais de manger, je te forçais à manger. J'étais hystérique. Je t'ai torturé psychologiquement pour que tu manges.
Tu es morte maintenant.....
Maman adorée, je pense à toi. Tu es dans ma tête, tout le temps.
Maman je t'aime tellement, si fort. La vie est cruelle.