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Au jour le jour
14 août 2007

Comment est ce possible ?

Maman, je reçois des appels téléphoniques. Parfois je réponds et je raconte ton dernier souffle et parfois comme aujourd'hui je n'ai envie de parler à personne.

J'ai mal, si mal. Le choc est tellement énorme que je ne sais plus rien. Je n'ai plus envie de rien. Je voudrais vivre mais je ne le peux. Cela fait 3 ans que je pleure, que je me fais du souci, que j'ai des crises d'angoisses inimaginables. Chaque scanner, chaque prise de sang, chaque radio, chaque rendez vous à Curie montait mon angoisse au degré maximum. Je n'avais jamais de répit ou si peu. Calvaire. Le cancer est une maladie sournoise. Elle donne toujours le coup fatal au moment ou l'on s'y attend le moins.

Maman, quand nous sommes allées à Curie le 31 mai dernier, les résultats du traitement étaient plutôt meilleurs que le mois d'avant. L'oncologue serait elle menteuse ou nulle ? Mais comment est ce possible ? Que s'est il passé ?

Sur la petite vidéo que j'ai de toi du 21/05 je m'entends te dire que tu es en pleine forme. Etais je dans le déni ? Pauvre folle que je suis. Tu étais avec ton arrosoir pour donner à boire à tes oiseaux du ciel.

Quel malheur, quel grand malheur.

Mais pourquoi mentent ils dans les média ? Mais que se passe t il avec cette p.... de saloperie de cancer ?

Tous les jours ou presque, j'entends que des nouveaux traitements très prometteurs ont été trouvés voire même des vaccins. Mais c'est faux et archi faux. On crève de plus en plus de ce cancer si sournois. Pourquoi personne ne le dit ? Pourquoi montre t on toujours le peu de gens qui s'en sortent ? Pourquoi ne parle t il pas (ou si peu) de tous ceux qui en crèvent ?

Maman, depuis deux jours je ne pense qu'à tes souffrances. Je suis vivante mais morte. Je me glisse tout doucement vers le vide.

Maman, il y a deux semaines pile, nous nous apprêtions à regarder Roberto Alagna à la TV dans ta chambre à la clinique. Tu étais si contente. Tu aimais tant l'opéra. Et là, soit 2 semaines après, tu es dans ce cercueil dans la terre. Ce n'est pas possible. Je ne peux le croire. Il y a 2 semaines tu arrivais encore à battre la mesure quelques secondes avec ta jambe.

Au secours, au secours.

Maman, aide moi. Maman je n'arrive pas à vivre sans toi. Je n'arrive même pas à écrire les lettres de remerciements.

Maman, je t'aime de toutes mes forces. Je t'aime plus que tout.

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