Douleurs

Elle est encore plus mal qu'hier. J'ai cru que j'allais crever aujourd'hui et l'idée ne me déplaisait pas.

J'ai demandé à voir le médecin. Celui qui la suit est en congés, j'ai donc parlé à l'autre docteur du service.

Je me suis encore pris une bombe atomique sur la tronche. Celui ci m'a dit qu'il n'aurait même pas fait de chimio. Selon lui, c'est une erreur d'avoir retenté une chimio même palliative. Elle est épuisée.

Je lui dit que malgré tout j'ai parfois de l'espoir. Pourquoi pas ? J'ai encore entendu le même discours sur le savoir laisser partir et laisser tranquille. Il a terminé en disant qu'il se fait du souci pour moi et que je ferais bien d'aller voir un psy pour m'aider sinon le mal sera irréparable.

Je vais lui dire quoi au psy moi ? Je sais que c'est la vie, je sais que c'est comme çà, je sais que les mamans doivent partir avant leurs enfants. Je le sais tout çà. Je comprends tout çà.

Mais c'est autre chose quand on le vit. La douleur est atroce, tellement atroce. C'est insupportable d'imaginer un seul instant qu'elle va mourir. C'est pas possible.

J'ai une impression bizarre : Je sais qu'elle va mourir mais en même temps je sais que c'est impossible qu'elle meurt.

J'ai l'impression qu'il est impossible que je ne la vois plus, que je ne lui parle plus.

J'y retourne ce soir comme tous les soirs.

Maman je t'aime de tout mon coeur. Tu es le seul être que j'aime. Maman reste avec nous. Maman ne lâche pas.

Comments

[Jef (20six)]

l'an dernier, c'est aussi un cancer qui a emporté mon père , je conçois donc vraiment les déchirements que tu vis actuellement